Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Une sentinelle à la brèche.

De l'activisme à l'inaction...

28 Juin 2015 , Rédigé par Christian BÉNINGER Publié dans #Religion

Bonjour,

l'inaction et l'activisme : quel contraste! Cette opposition paraît ordinaire et convenue, au moins sur le plan sémantique. Et pourtant! Quel immense fossé les sépare, un abîme même au plan spirituel. Le grand écart en quelque sorte! Certains "homo christiani" modernes sont des actifs de haute volée : ils n'ont pas une minute à eux, s'ils ne travaillent pas; et s'ils ont un boulot, c'est encore pire. Que d'idées, parfois fort saugrenues, quelle activité, débordante. Ils sont partout : au nord, au sud, à l'est et à l'ouest, courant en tous sens, un peu comme l'avare à la poursuite de sa cassette, s'épuisant à la recherche d'un trésor, pour Dieu bien entendu. Le trésor, ce sont les brebis à garder dans des bergeries. Rien ne doit entraver leur course. Ils veulent nous faire croire que l'agitation entre dans le plan de Dieu. L'homme est ainsi qui veut démontrer, comme dans les entreprises du monde temporel, que l'affaire de Dieu est une urgence et que le chrétien doit fonctionner sous une pression permanente. Qu'un chef d'entreprise coure après des contrats pour faire vivre son affaire, se développer, embaucher, rien que de très normal, c'est sa raison d'être. Mais Dieu est un employeur d'un autre niveau, c'est le créateur de toutes choses, le maître des temps et des circonstances. Pour Lui, il n'y a aucune urgence. Nous ne sommes plus dans le même domaine, ni les fonctions ni les justifications n'ont le même objet.

En effet, quelle fut l'attitude de son Fils sur terre? Jésus, dans toutes les situations urgentes qui lui ont été présentées, ne s'est jamais agité, que ce soit en faveur de Lazare, de Jaïrus ou du serviteur du centenier. Bien au contraire! Ceux qui le voyaient agir ont pu penser qu'il faisait tout pour retarder son intervention. Ses objectifs n'étaient pas ceux des hommes. Il s'agissait de glorifier le Père qui l'avait envoyé. Dans sa parole, Dieu exprime les mêmes directives : il nous demande de ne rien faire mais de nous concentrer sur l'écoute de sa parole. En effet : "Mieux vaut le creux de la main plein de repos que deux poignées de peine et de poursuite du vent." (Ecclésiaste 4 : 6) En fait, en faisant plus que nécessaire, en voulant apparaître parmi les meilleurs, en nous lançant dans une compétition pour étaler notre réussite, non seulement la satisfaction n'est jamais atteinte mais en plus, nous rejoignons l'orgueil du monde.

Je reviens sur l'histoire de Marthe et Marie parce qu'elle est un véritable enseignement : Marthe agitée par les soucis de l'organisation du service, en raison même de la présence de Jésus au repas familial en préparation, se plaint auprès de son invité d'être seule à assumer la charge domestique. Elle s'attire alors, de la part du Seigneur, la réponse suivante : "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée. (Luc10 : 38 à 42)" Mais alors, la bonne part serait donc de ne rien faire et d'écouter le Seigneur ? Quelle drôle d'idée ! Et pourtant ! La rétribution terrestre du repas offert est déjà donnée à Marthe! Marie, quant à elle, en tirera le bénéfice spirituel. Alors? Ceux qui s'agitent, ou qui se sont agités comme certains l'ont déjà fait par le passé, reçoivent ou ont reçu leur rétribution ici bas, qui n'a aucune utilité dans les lieux célestes. Il faut beaucoup d'énergie pour ne rien faire et se concentrer sur la parole de Dieu dans cette attente de la meilleure part. Alors, ne faisons rien pour être vus des hommes car le Seigneur attend que nous soyons fatigués de toute notre agitation. " Ne vous inquiétez donc pas en disant :Que mangerons-nous ? Ou : Que boirons-nous ? Ou : De quoi serons-nous vêtus?. Car cela ce sont les païens qui le recherchent. Or votre père céleste sait que vous en avez besoin... ( Matthieu 6 : 31 à 34) Carpe diem : A chaque jour suffit sa peine! Dieu ne nous charge d'aucune autre mission que celle de nous occuper de ses brebis et d'annoncer la bonne nouvelle.

En fait, l'Esprit de Dieu se trouve repoussé et remplacé par les organisations humaines fondées sur les convoitises de la chair qui le désolent. Personne ne sait d'où il vient, ni où il va, notre seule certitude, c'est qu'il nous renouvelle chaque matin. Cependant la routine de l'activisme nous guette à chaque pas, nous courons dans le vent des passions terrestres aux constructions éphémères et nous négligeons l'oeuvre de Dieu que Jésus a précisée pourtant à celui qui lui posait la question. Aux oeuvres au pluriel, qui ne sont que les activités terrestres susceptibles de répondre à l'augmentation de notre égo, le Seigneur répondra au singulier : "Ce qui est l'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en Celui qu'Il a envoyé". (Jean 6 : 29) Pourquoi cette réponse? Jésus veut attirer notre attention sur la priorité de la foi sur les activités, du premier amour sur la routine, du calme et de la tranquillité sur l'agitation. "Car ainsi a parlé le Seigneur, l'Eternel, le Saint d'Israël : C'est dans le retour à Dieu et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force." (Esaïe 30 : 15)

Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !

Bonne journée!

Les citations sont extraites de la bible Louis Segond, dite à La colombe.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article