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Une sentinelle à la brèche.

De la prospérité...

16 Janvier 2016 , Rédigé par Christian BÉNINGER Publié dans #Religion

Bonjour,

on a pu penser que l'accroissement des richesses financières ou immobilières seules créait la prospérité. Pas seulement hélas! La progression, par l'acquisition de biens matériels, sur la voie du succès terrestre en est un des aspects les plus subtils. L'homme est ainsi entré dans une ère matérialiste où seule la fringale de possession est devenue une quête spirituelle du bonheur sur terre. Il en partira cependant nu sans avoir apaisé tous ses regrets de n'avoir pas possédé plus de choses. Cela me fait penser à cette parabole dans laquelle un propriétaire terrien avait accumulé tant de richesses grâce à toutes ses récoltes qu'il se dit : "Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit : Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as prévu, à qui cela sera-t-il? Il en est ainsi de celui qui accumule des trésors pour lui-même et qui n'est pas riche pour Dieu."(Luc 12 : 19 à 21) Sans doute tout est-il utile mais est-il bien nécessaire de beaucoup posséder? Eh bien ! Rassurons-nous! "L'homo christianus" s'est placé lui-aussi sous la même emprise matérialiste un peu comme ces pécheurs à la ligne qui, du bord de la rive, en lançant plus loin leur hameçon, cherchent à avoir des prises plus nombreuses, se disant en eux-mêmes, que s'ils avaient plus de moyens, quels ravages ne feraient-ils pas parmi la gent piscicole. Ainsi, une sorte de prospérité rampante s'installe dans cet univers spirituel!

Plus c'est puissant, plus c'est fort, plus c'est mieux que les autres, plus de nations et de grecs (les païens de l'apôtre Paul) à conquérir; ainsi se profile un véritable mécanisme de mutation en disciples de toutes les nations. Aurons-nous seulement la capacité de les suivre tous ou nous contenterons-nous de les héberger dans des bergeries? Une sorte de réserve, une accumulation inerte, sans évolution spirituelle. Quand nous contenterons-nous de ce que nous avons? De ce que le Seigneur nous donne, sans quémander plus pour lancer plus loin? De travailler pour Lui et pas pour nos propres convoitises? Il est en effet possible de travailler selon la lettre de l'évangile et selon la doctrine. Mais, à cause des méthodes ou des pratiques favorables et flatteuses pour notre ego, l'Esprit s'en est allé, sans faire de bruit. Ainsi se profile un évangile de prospérité qui ne dit pas son nom mais à l'imagination débordante où l'appât détient plus de fonctions que le hameçon. En réalité, nous reproduisons les mêmes pratiques que ceux qui nous ont formatés. Tout l'environnement du chrétien le porte au matérialisme, véritable fardeau spirituel. Il n'y échappe pas à cause des convoitises permanentes qu'il induit. Ainsi, le matériel devient une idole et, en même temps que l'Esprit, la paix disparaît aussi.

Le problème qui demeure, c'est que nous croyions qu'il s'agit de renier le Seigneur. Loin de là! Se tourner vers les fables, ce n'est certes pas se tourner vers une fausse religion, c'est surtout se laisser emballer par la ruse des moyens de séduction ou du spectacle. En effet, il ne s'agit pas d'utiliser Dieu pour atteindre nos propres objectifs mais plutôt de Le laisser nous utiliser pour atteindre les siens. Ne nous trompons pas! Souvenons-nous que Judas avait toujours les meilleures idées pour utiliser l'argent dont il avait la charge pour atteindre ses objectifs, qui n'étaient pas ceux de son Maître. Je conclurai par la première épître aux Corinthiens 3: 10. C'est Paul qui parle : "Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, comme un sage architecte, j'ai posé le fondement et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus."

Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende!

Bonne journée!

N.B. : Les citations sont extraites de la bible Louis Segond, dite à La Colombe.

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