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Une sentinelle à la brèche.

Du partage...

4 Septembre 2014 , Rédigé par CB Publié dans #Société

Bonjour,

L'homme fort ne compte que sur lui-même et se trouve, sans qu'il y prenne garde, à la croisée des chemins. Encore faudrait-il qu'il les identifie et qu'il puisse distinguer sa droite de sa gauche. En tout état de cause, après des années de dégringolade puis de disette, le voici confronté à des événements qui le dépassent. La chose ne s'est pas faite d'un seul trait, mais à petites touches, à coup de glissements imperceptibles. Le voici confronté à la dure réalité quotidienne. Il s'aperçoit que tout s'effondre autour de lui, que les politiques n'arrivent pas à résoudre ses problèmes, que les taxes et les impôts augmentent et que son pouvoir d'achat se réduit comme peau de chagrin, cette peau dotée d'une vie propre dont l'essence est de disparaître progressivement.

Après tous les déboires financiers, dus à la raréfaction du travail, à la disparition des petites et moyennes entreprises, les déceptions politiques dues à l'incompétence des acteurs en charge de la Nation, l'homme fort découvre une nouvelle façon de vivre : le partage. Les trente-cinq heures, imposées par une loi pour inciter les travailleurs à partager le temps de travail ont été un échec patent. L'homme fort n'aime pas qu'on lui impose quoi que ce soit : il ne tire sa force que de lui-même, surtout quand il se regroupe sous une bannière ou une autre pour être encore plus fort. Victime de cette crise profonde des valeurs, le partage apparaît comme la solution à ses déboires.

Que partagera-t-il et comment? Il est encore au niveau des actions individuelles pour ne pas dire individualistes car l'action collective n'est pas encore bien postée dans les applications de l'homme fort. Cependant de nouveaux communautarismes, ces derniers ni belliqueux ni vengeurs, se mettent en place, ce qui laisse présumer d'actions établies au niveau de la communauté de base. En effet, la lassitude de la compétition, de la surconsommation et de la surproduction amenant des gâchis insupportables, la lassitude de la course technologique, de la victoire des algorithmes, commencent à occuper l'espace personnel de la réflexion : la perspective d'un avenir individuel n'existe plus. Pendant que l'accélération se produit en haut dans la course au profit, que les hypermarchés en toutes matières envahissent l'espace péri-urbain où un seul employé fait le travail de tout un petit commerce dédié, le bas décélère et ces mêmes commerces de quartier ferment. Puis ce sont les centres urbains qui se désertifient. La relocalisation de l'économie par le haut intéresse de moins en moins les populations. Du coup, l'économie repart du bas : c'est l'économie collaborative. Mais les multinationales veillent et si cela devait leur rapporter quelques dollars de plus elles n'hésiteraient pas à s'en emparer.

Qu'y-a-t-il de nouveau? Rien déclarait l'Ecclésiaste (1:9) "Ce qui a été c'est ce qui sera et ce qui s'est fait c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil." La logique du partage se met en place partout, dans tous les domaines, et de nouvelles formes de lien social se développent en réseaux grâce au numérique. On consomme autrement, mieux et moins : le covoiturage, la colocation et l'habitat participatif, le cofinancement de petits projets, l'échange de petits travaux, l'accès à une nourriture plus proche des agriculteurs, plus saine et moins chère parce que sans intermédiaires. En fait il s'agit là d'une nouvelle vision des richesses également partagées.

Devant une foule de plus de cinq mille personnes qui le suivaient, Jésus dit à ses disciples : "Donnez-leur vous-mêmes à manger. Devant leur étonnement, il reprit : "Combien avez-vous de pains? Allez voir." Après que tout fut organisé, il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples pour les distribuer à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous. Tous mangèrent et tous furent rassasiés." (Luc 6:38 à 42) C'est cela, le partage d'une richesse et ce partage était pratiqué naturellement par tous les maîtres de maisons. Et encore : "Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas et que celui qui a de quoi manger fasse de même." (Luc 3:11) Et enfin, Actes des apôtres (2 : 44-45)"Tous ceux qui avaient cru étaient ensemble et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs biens et leurs possessions et en partageaient le produit entre tous selon les besoins de chacun." C'était du temps de la première communauté chrétienne. "La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un coeur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux." (Actes 4:32) Nous n'en sommes pas encore là...la voie est tracée. On peut lire de 32 à 37.

Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende!

Bonne journée !

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