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Une sentinelle à la brèche.

Du havre de paix...

23 Juillet 2014 , Rédigé par CB Publié dans #Religion

Bonjour,

depuis quelques jours, une chanson ancienne lui revenait sans cesse en mémoire, lui rappelant des souvenirs lointains d'exode et évoquant en même temps le trouble dans lequel il se trouvait il y a à peine dix ans. Enrico Macias en est l'auteur. Exode et genèse?

"Tout notre avenir était perdu en ce temps-là,

Tout notre avenir, c'était l'hiver et puis le froid,

Les yeux fatigués de trop pleurer, de trop souffrir

...Nous allions chercher le port qui voudrait bien nous accueillir.

Pourquoi exode? Il avait l'impression de vivre en apesanteur, au dessus d'un vide incompréhensible alors qu'il avait tout, incapable de discerner ce qui lui manquait et qui était sensé combler cet abîme sous ses pieds pour lui permettre d'avancer. Rien ne se voyait sous la carapace destinée à masquer ses manques et à le protéger contre les intrusions des autres. L'hiver et le froid...Il ne jouait pas dans la même cour lui semblait-il et il n'avait en aucune manière besoin des autres. Son passé était trop riche pour qu'il s'abaissât à leur niveau. En réalité il était rempli de lui-même et aucun espace n'était disponible. Comment déceler l'orgueil parmi ceux qui le partagent en permanence. De plus, se mettre à leur service le confortait dans la haute idée qu'il avait de lui-même en pensant que les autres ne savaient rien. Le mépris aussi... Dieu n'était, dans sa vie, qu'un épisode de Noël ou de Pâques, bien suffisant à le contenter : le froid des ténèbres, un vie quotidienne animale, sans but : travailler, boire, manger, dormir, se réjouir aussi de la réussite. Ce qu'aujourd'hui beaucoup recouvrent d'un mot : profiter. Il avait fait, du mot de Voltaire, parlant de Dieu, sa réponse :"Si nous ne nous fréquentons pas, du moins nous nous saluons!" Toutes ces attitudes, tout cet activisme ne faisaient que masquer une vraie souffrance qu'il ne pouvait s'avouer car elle devenait ainsi synonyme d'échec et ça, pour un orgueilleux, c'est insupportable. Comment imaginer que tout ce qu'il savait, tout ce qu'il avait appris n'était pas destiné à son propre service et qu'il y avait derrière cette fanfaronnade un plan qu'il ignorait. Comment, avec un tel état d'esprit, savoir qu'un port l'attendait pour entrer dans son plan.

Impossible d'imaginer un havre de paix à portée de main, dans le vide obsédant d'une vie certes remplie et agitée mais creuse parce que sans but, dans une errance totale. Mais le vernis ne craquait pas. Il avait voyagé, visité de nombreux pays, organisé et monté une infinité de projets de santé, d'éducation, de pêche, de construction immobilière ou d'agriculture, comme une machine préparée à ces tâches. Dieu n'était pas dans ses projets même si, par quelques réminiscences du passé, il venait le tirer par la manche, lui disant : "C'est mon tour!" Il n'en avait cure. Ses contacts pastoraux lui parlaient bien de lui mais il considérait l'ancien testament comme un livre inutile et les épîtres encore plus. Ah l'éducation catholique où la lecture de la bible n'est pas recommandable. On disait, pour les retardataires des cultes et pour ratisser large, qu'arriver après l'épître n'était pas bien grave mais que rater la lecture de l'évangile l'était plus. Donc, pour valider, il arrivait au bon moment. Où était Dieu dans tout cela?

Par défi et par orgueil il s'était mis à lire la bible. Quelle ne fut pas sa stupeur de constater que Jésus était annoncé, réellement et physiquement depuis des centaines d'années et que même le lieu de sa naissance était précisé. "Et toi, Bethlehem Ephrata, toi qui es petite parmi les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l'origine remonte au lointain passé, aux jours d'Eternité."(Michée 5:1-750 av J-C) et encore son apparence (760 av. J-C -Esaie 53:2 et suivants) : Il s'est élevé devant lui comme un rejeton, comme une racine qui sort d'une terre assoiffée, il n'avait ni apparence ni éclat pour que nous le regardions et son aspect n'avait rien pour nous attirer.", Sa vie, ses souffrances sont décrites avec précision dans les versets suivants, la trahison d'un ami (Psaume 41:10) et le salaire de la trahison (Zacharie 11: 12et13) sa crucifixion (Psaume 22:17 et Esaïe 53: 12) et sa résurrection le troisième jour (Psaume 16:10). Tout était tellement détaillé qu'il se rendait compte que toutes les écritures anciennes parlaient de lui parce qu'il était la parole même de Dieu. Il se retrouvait à des années lumières de la crèche de noël et du petit Jésus. Il allait ainsi de découvertes en découvertes et il était effaré de s'être fait rouler sans réagir. C'était, il le savait maintenant, la volonté de Dieu de le faire passer par toute cette recherche pour qu'il comprenne enfin où se trouvait la vérité et la réalité du Seigneur.

Mais, toujours par orgueil, il ne voulait pas capituler et ne voulait subir aucune pression de ses amis chrétiens. Jusqu'au jour où, un dimanche matin de décembre, alors qu'il préparait son petit déjeuner, il reçut un avertissement sérieux : il se retrouva jeté sur le sol sans rien comprendre; il comprit et se dit aussitôt : "C'est maintenant mon tour"! Il fut baptisé, par immersion, le 31 décembre de cette année-là. Il avait, depuis des années, un tympan perforé des suites de plongées sous-marines et ne savait pas comment se protéger de l'eau qui déclencherait une otite chronique. Il ne dit rien mais pria : "Seigneur, protège cette oreille"! Ce qui arriva! Il était devenu une nouvelle créature.

Depuis, l'entrée dans sa bergerie ne fut pas de tout repos car le vieil homme tapi en lui remontait tout le temps à la surface. La vie chrétienne n'est pas facile, la chair est au bord de la route et attend à tous les carrefours, les croisements du choix : plus préoccupé du regard des autres que de celui de Dieu, il n'y avait que ses PV pour le faire réfléchir à sa conduite. Il avançait donc de PV en PV, perdant des points sur le chemin du salut ! Mais il respectait les règles, était assidu, disponible, prêt à tout faire pour rendre service, en fait rassuré par les oeuvres dont il sait aujourd'hui qu'elles n'étaient pas suffisantes pour s'approcher de Lui. Elles participaient, comme lui-même, à l'exercice du paraître tout en le laissant dans une position, somme toute assez intéressante dans le mesure où toute critique était bloquée à la naissance. On avait besoin de lui et ses réponses positives lui convenaient tout à fait, le faisant baigner dans ce confort de la personne indispensable. Quelle différence avec son "moi" ancien? Aucune! Un jour, il reçut une parole directe qui le fit réfléchir : "Arrête de te prendre pour Dieu"! C'était dit sans violence mais cela le stoppa net et il décida de réfléchir à sa position devant Dieu. Le constat ne fut pas brillant mais il ne pouvait pas refuser tout service du jour au lendemain. Petit à petit il s'écartait de sa ligne en attendant que Dieu agisse et le remette à sa place, là où il aurait dù être depuis son baptême.

On pourrait penser que le Seigneur, qui pardonne plus vite que nous, lui a gardé sa confiance tout en le faisant passer par de nombreuses épreuves parce qu'il renâclait encore pour lui obéir, décidant de ce qu'il ferait ou ne ferait pas pour son service. Cependant il savait qu'il était là, qu'il lui tendait la main et qu'il n'avait qu'à lui donner la sienne. Et puis la prière et la méditation l'ont fait avancer tout doucement vers lui jusqu'à ce que il soit complètement dépouillé du vieil homme. Il l'avait placé là et il comprenait son dessein, en tout cas la partie qu'il a bien voulu lui dévoiler. Le reste lui appartient et maintenant, pour lui, seule sa volonté comptait. Cela ne veut pas dire qu'il se laissait aller, non, seulement il faisait sa part, lui laissant la conduite des choses. Il avait enfin fini par constater une réalité : "Ainsi, la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu". Cependant, chaque minute, chaque heure, chaque journée étaient le théâtre de combats mais, à la différence du vieil homme, la nouvelle créature disposait d'un ami fidèle, toujours présent dans les épreuves, toujours réconfortant dans les échecs pourvu qu'on se repente. Depuis, il ne faisait plus aucun projet sans en référer, le mettant au pied de celui qui l'avait choisi, comme tous les membres du corps du Christ, et qui était venu pour le délivrer.

Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !

Bonne journée !

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