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Une sentinelle à la brèche.

Du vide par l'abondance...(2)

20 Novembre 2014 , Rédigé par Christian BÉNINGER Publié dans #Société

Bonjour,

Comme je tentais de l'expliquer dans l'article précédent ("Du vide par l'abondance"), le monde vit sous l'emprise de l'argent. Le seul objectif de l'homme fort est "de faire du fric" peu importent les moyens. Car le système exige des consommateurs qui consomment sans compter et surtout sans réfléchir devant l'abondance des produits proposés, mais en en recherchant les moins chers. En fait, ces derniers sont fabriqués à des milliers de kilomètres par des populations qui en crèvent. C'est cela le bonheur de l'homme mondialisé. La démocratie est à genoux parce qu'elle a abandonné le pouvoir populaire à des lobbies bancaires sans pitié alors que la monnaie aurait dû rester un moyen d'échange et non d'enrichissement. Pourquoi? Parce que, tous ensemble, les hommes sont entrés dans une obligation de croissance à cause du mécanisme des intérêts composés qui se cumulent les uns sur les autres. Les entreprises empruntent pour acheter des intrants ou des outils de production pour produire plus, plus vite, moins cher à cause de la concurrence; mais elles doivent rembourser, ce qui paraît normal. La production déjà gagée doit croître sans fin pour payer les intérêts des investissements et doit être vendue aux conditions du marché. Il faut donc des consommateurs!

Nous sommes sans cesse poussés à l'achat, pressés par la publicité, incités par le crédit à la consommation, à des taux de plus en plus attractifs. On sent bien que le système s'essouffle car les difficultés s'accumulent : les emplois se raréfient, les petites et moyennes entreprises s'étouffent : nous naviguons au bord de la déflation mais contents de la faiblesse des taux qui en est un des signes. Mais nous allons pouvoir emprunter plus et pour moins : Quelle illusion! On ne peut qu'être effrayé par l'univers qui nous est proposé où la manipulation et le mensonge sont rois. Les Etats-Unis d'Amérique sont le moteur de la croissance mondiale. A quel prix? Ils sont champions dans la délinquance, ils sont champions dans les inégalités, ils sont champions dans la mauvaise santé, ils sont champions dans l'obésité, ils sont champions dans la mal-bouffe. Alors? A quel prix? La terre vit au rythme du Nord sur le dos du Sud. Si la planète devait vivre au rythme des USA, il faudrait quatre "Terre"; au rythme de l'Europe, trois "Terre"! Alors? Depuis le mois de mai, la production mondiale est épuisée : on attaque les réserves. Alors? Au nom du commerce mondial, les entreprises du Nord se débarrassent de leurs produits alimentaires invendables dans les pays du Sud, asphyxiant les productions locales. Même les dons de produits agricoles dont on ne sait que faire sont remis en grande pompe à titre de dons célébrant l'amitié entre les pays. Du coup, les paysans ne savent plus comment vendre leur propre production locale et s'enfoncent dans la misère. Alors?

Quelle est cette générosité qui assassine? Quel est ce commerce qui tue? Quelle est cette production inutile consommatrice de Terre? En évacuant la morale de nos écoles, l'homme fort a détruit les repères pour ne garder que celle du commerce. la jeunesse part à la dérive dans un univers sans idéal sinon celui de gagner de l'argent. Une jeunesse aux convoitises exacerbées, décérébrée, sans aucune certitude, sans moyens. Il a imposé une nouvelle divinité qui ne demandait qu'à s'épanouir en cassant toute spiritualité. Le résultat ne peut qu'être à la hauteur de ce ratage. Mamon, ce nouveau dieu encensé par le monde entier a bien établi son règne, transformant ainsi le mal en bien dans un univers où tout est vendable, tout est achetable : marchandisation du corps de la femme, de celui de l'homme, des sportifs, des bébés nés ou à naître, consommation de drogues qu'on trouvera bientôt bonnes à la santé etc. Le PIB ( Produit intérieur brut) est ce nouveau dieu, couvé par Mamon. Ainsi, l'argent travaille tout seul et rapporte tout seul encore de l'argent.

Heureusement, la résistance s'organise dans plusieurs viles ou agglomérations éparses dans le monde en relocalisant la production d'énergie et la consommation, en refusant la monnaie imposée, en remettant à sa place l'argent qui sert aux échanges et non à l'enrichissement, en restaurant la convivialité et la notion d'inter-serviabilité. Produire et consommer sur place sont placés, comme l'homme, au centre du dispositif, dans une solidarité active. En effet, si l'on considère que l'énergie comme l'atmosphère, comme l'eau sont les biens appartenant à tous et mis à notre disposition par Dieu, la perspective n'est plus la même. "C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. la vie n'est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement? (Matthieu 6 : 25) Et Paul ajoutera dans ses conseils à Timothée : "Si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux et quelques uns, pour s'y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes bien des tourments."(1 Timothée 6 : 8 à 10)

Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !

Bonne journée !

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